Avec l’avènement de l’internet et de la digitalisation de tous les supports, certains questionnent l’avenir du secteur de l’imprimerie et des arts graphiques. Si celui-ci affiche de manière globale une baisse au niveau de la production totale, peut-on dire pour autant que la filière graphique est en péril?

Une chute de la production…

impression numeriqueEn effet, le secteur de l’imprimerie est sujet à une chute du volume de production/an. Cependant, le marché a changé: les attentes des entreprises et éditeurs faisant appel aux services des imprimeurs ont évolué. Il existe aujourd’hui un grand nombre de services sur internet qui permettent de commander les impressions en ligne sans avoir à passer directement par une entreprise. Ce phénomène n’est évidemment pas étranger à cette baisse générale que l’on note aussi bien chez les grandes entreprises que dans les PME. Les baisses les plus notables concernent les périodiques, les imprimés publicitaires adressés et non adressés, et enfin les imprimés administratifs. De plus, cette chute se manifeste un peu partout en Europe, avec par exemple un recul en France de 5.4%, en Allemagne de 6% et de 11% en Italie. Paradoxalement, le marché publicitaire est lui en légère hausse, mais fait de moins en moins appel aux imprimeurs. Il en va de même pour le marché du livre et a fortiori les maisons d’édition, qui misent de plus en plus sur le livre électronique dont les appareils de lecture font depuis quelques années des ravages et dont l’usage se démocratise de plus en plus. Cependant, les sous-traitants de l’industrie de l’impression digitale permettent-ils de satisfaire toutes les demandes?

… au profit de tirages de qualité

C’est en effet la question que l’on peut se poser. Mais comme mentionné précédemment, le marché a évolué, tout comme les pratiques. imprimerie internetAujourd’hui, le livre est devenu un objet avec lequel on peut aussi se faire plaisir, car le contenu n’est plus la priorité: celui finira tôt ou tard par se retrouver sur internet. De ce fait, on note une hausse de la production de beaux livres, du livre bibelot, du livre à exposer, en bref, du livre-objet. Par conséquent, les imprimeurs se doivent aujourd’hui d’être toujours plus créatifs afin de rester compétitifs. On note donc certes une baisse du volume de production, mais au profit d’une production de meilleure qualité, usant de matériaux nobles. D’autres parts, la globalisation a également poussé certains pays à l’Est comme la Turquie et la Chine à entrer sur le marché, ce qui aura eu un effet bénéfique pour l’industrie graphique de l’Ouest. En effet, le client est aujourd’hui à la recherche d’une qualité que le low-cost et la production à la chaîne ne permettent pas de fournir. Le marché reste donc favorable aux entreprises d’Europe Occidentale, qui a pour atouts la qualité de ses services et surtout, sa proximité avec le client.

Tandis que les éditeurs et autres entreprises se basant sur des supports physiques se spécialisent, ce phénomène de niche s’étend jusqu’à l’industrie graphique qui se doit de rester en phase afin de résister à l’avènement du numérique. Cependant, si les chuchotements quant au déclin de la filière vont bon train, le secteur de l’imprimerie, lui, n’a pas dit son dernier mot.

Anais P.

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