industrie forestière FinlandeLa rumeur suivant laquelle les pays nordiques n’auraient pas été touchés par la crise est en effet une légende. La Finlande, pays ultra-moderne en ce qui concerne l’usage des nouvelles technologies, est pourtant bel et bien en récession. Entre jeunes cherchant à défendre leur modèle social face à l’UE et la vente de Nokia au géant Microsoft en 2013, autant dire que l’ambiance n’est pas au beau fixe puisque le pays se trouve privé d’éléments qui composaient son identité. Heureusement, s’il y a bien quelque chose qu’on ne pourra soutirer au pays des mille lacs est sa surface boisée, qui depuis des siècles est le pivot de son économie mais également sa ressource la plus importante.

 

 

Une industrie à caractère historique

La sylviculture finlandaise est une industrie qui a largement été bouleversée au cours des siècles et dont l’histoire remonte au Moyen Age. Si ses premiers partenaires économiques ont tout d’abord été ses voisins estoniens et suédois, le pays ayant été tout d’abord part du royaume de Suède, ainsi que la Russie, puisque le pays est ensuite tombé sous le joug de l’Union soviétique en 1809, c’est suite au boom des machines à vapeur, gourmandes en bois, que ses exportations ont été boostés en Europe. De ce fait, alors que la Finlande déclare son indépendance en 1917, l’industrie du bois correspond à 75% du PIB. C’est également la sylviculture qui a participé au développement d’autres secteurs industriels et posé les bases de la conjoncture économique actuelle. Cependant, l’industrie du bois n’est plus le premier secteur finlandais: c’est l’électronique qui rassemble aujourd’hui le plus d’IDE et de chiffre d’affaire. On peut voir ce constat comme une conséquence directe de la délocalisation de la production de papier vers des pays tels que la Chine et l’Amérique Latine, où la production de fibres de bois à base d’eucalyptus est bien moins chère. De ce fait, seules la production de fibres à base de pin et d’épicéa dont le sol finlandais est particulièrement riche persistent.

Mais des réactions s’imposent

Cependant, pas de panique: la sylviculture reste un secteur essentiel de l’économie finlandaise. Les trois quarts de son territoire étant sylviculture economie finlandaisecouverts de forêts, à savoir 22 millions d’hectares, la sylviculture n’a pas dit son dernier mot. En effet, la Finlande produit entre 15% et 25% du papier et du carton vendus dans le monde. Afin de réagir à ce climat tendu, l’industrie du bois a donc décidé de se tourner vers la confection d’emballages et de papiers d’impression afin de coller à sa politique restant malgré tout très axée sur l’innovation et la R&D. Ce renouvellement du marché du bois pourrait être la clé d’un succès plus durable, puisque depuis quelques années, la protection des forêts s’est accrue et à mené à une baisse des prélèvement en comparaison avec les plantations et les régénérations du patrimoine forestier. Moins de ressources impliquent donc une spécialisation, phénomène que l’on retrouve dans tous types d’industries et qui définit aujourd’hui en réponse à la mondialisation la politique économique de beaucoup de pays.

La Finlande, pays très touristique pour ses grandes vallées boisées et ses lacs à perte de vue, n’est pas prêt à abandonner ses ressources naturelles aux seuls yeux des touristes. La modernité des installations et usines finlandaises n’ayant rien à envier à ses concurrents, la sylviculture devrait donc reprendre sa place au sein de l’économie nationale à condition que des mutations soient mises en route.

Anais P.

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