L’industrie turque connaît de belles années: en effet, comme nous l’avons évoqué dans un précédent article, afin de répondre aux besoins grandissants de l’industrie, les constructeurs turques achètent toujours plus de machines, dont une grande partie d’entre elles sont d’occasion. Un secteur qui effraie les pays du Moyen Orient est celui de la production textile, qui lui ne connaît pas la crise.

Une industrie textile bien établie

industrie textile OrientMalgré ce que l’on pourrait penser, le secteur secondaire n’emploie qu’un quart de la population turque, dont 85% des activités prennent place dans la région se localisant entre  Zonguldak (mer Noire) et Gaziantep (frontière syrienne). Cela n’empêche pas le pays d’être performant et d’afficher des chiffres en hausse. L’exemple de cette réussite industrielle s’illustre par le succès de l’industrie textile qui, soutenue par de nombreux investissements privés, une coopération étroite avec la Chine et une consommation en hausse, s’est fait une place de choix sur le marché mondial. De ce fait, l’industrie textile est un secteur clé de l’économie turque qui correspond à 16 % de la production industrielle totale du pays et 19 % des bénéfices liés à l’exportation. C’est pour cela que la Turquie est le deuxième fournisseur de textiles en Europe derrière la Chine avec 7.5% des exportations, principalement de cotons et de synthétiques, dont la production a permis à la Turquie de s’établir sur le marché européen. Cependant, il est reconnu que la qualité des textiles en provenance de la Turquie est supérieure à ceux provenant de Chine. Assisterait-on à un renversement au sein de l’industrie textile européenne?

Création d’une coopération en Orient

En effet, les principaux fournisseurs de l’Europe sont les pays du Moyen Orient. La concurrence, à savoir des pays tels que le Maroc (6è cooperation textile Orientfournisseur européen) et la Tunisie (5è fournisseur) encouragent leurs entreprises à “collaborer” avec la Turquie afin de ne pas perdre le marché européen. Les rencontres se multiplient donc entre les pays du Maghreb et la Turquie afin que chacun y trouve son compte, c’est notamment pour cette raison que le salon Maroc Textile a ouvert ses portes l’année dernière, afin d’encourager la création de partenariats. C’est dans cette optique qu’un accord de libre-échange est entré en vigueur en 2011, et pour cause: entre 2003 et 2010, les échanges entre les deux pays sont passés de 300 millions à 1.5 milliards de dollars. Cependant, les échnages bilatéraux restent en la faveur de la Turquie qui ne peut travailler d’égal à égal sans faire pencher la balance de son côté. Le développement de cette coopération en est donc encore à l’état de foetus et devrait se développer plus dans les années à venir. Même sénario pour l’Algérie, qui en 2013 formulait également une demande de création d’un accord de libre-échange, demande formulée déja il y a des années. Cependant, cette fois ci la balance penche du côté de l’Algérie, qui exporte l’équivalent de 3 milliards de dollars de gaz naturel vers la Turquie.

Le climat économique étant cette fois favorable au développement de l’industrie turque, la coopération avec les pays du Maghreb devrait permettre de créer des partenariats stratégiques resserant l’étau autour de l’Europe, première destination pour les textiles turques et arabes.

Anais P.

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