L’Estonie et la République Tchèque ont en apparence peu en commun. Cependant, certains faits actuels permettent de rapprocher ces deux pays suite à leur adhésion récente à l’Union européenne, qui pose le problème de l’adaptation des politiques nationales aux exigences de plus en plus drastiques de l’UE. En effet, l’Estonie et la République Tchèque ont adhéré à l’Union européenne en 2004 et ce en même temps que 8 autres états. Voyons quels sont les faits dix ans plus tard ainsi que leurs conséquences sur les économies des deux pays respectifs.

Deux pays en cours d’européanisation

L’entrée dans l’Union européenne s’accompagne de changements radicaux visant une homogénisation des politiques. En effet, on parle ici de transferts institutionnels, et d’adaptation des politiques nationales aux conditions posées par l’UE. L’Estonie et la République Tchèque ont en commun un passé politique dominé par le communisme: en République Tchèque, c’est suite à la révolution de velours de 1989 que le parti communiste tchécoslovaque tombe et marque la fin du régime socialiste. L’Estonie, elle, proclame son indépendance en 1991, alors qu’elle était occupée jusque là par l’armée rouge et transformée en république socialiste intégrée dans l’URSS. Ce passé où la nationalisation des institutions a marqué l’industrie et en général l’économie de ces deux pays a impliqué une redéfinition de l’économie des capitaux politiques et sociaux qu’il a alors fallu libéraliser afin de se mettre au pas avec les autres pays membres de l’UE. De ce fait, on note chez ces deux pays aujourd’hui un intérêt particulier pour les entreprises nationales, que l’on peut voir comme un héritage direct du régime socialiste.

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Bilan de 10 ans d’adhésion à l’Union Européenne

Skype, Škoda, Pilsner Urquell, qui n’a jamais entendu parler de ces marques? En effet, l’Estonie et la République Tchèque jouent un rôle de plus en plus important sur le marché européen, ce qui a été permis par d’une part une spécialisation sectorielle et d’autre part une ouverture sur l’extérieur résultant directement des changements post-communistes ayant été effectués suite à l’adhésion à l’UE.

Si les deux pays sont connus pour des produits différents,  l’industrie joue un rôle primordial dans ces deux économies: en effet, le secteur de l’industrie emploie 39,6 % de la population tchèque contre 32.3% des actifs estoniens. Un autre secteur important est celui des prestations de services, notamment en ce qui concerne l’Estonie qui s’est spécialisée ces dernières années dans l’information et les télécommunications et a enregistré depuis 1989 une croissance de 52% de ce secteur. En République Tchèque, ce secteur correspond à 55,5 %  des emplois et représente 56 % du PIB.

Les échanges ayant été favorisés par la politique commerciale commune au sein de l’UE, les deux pays réalisent aujourd’hui la majeure partie de leurs échanges avec les autres pays pays membres, et ce également entre eux. En effet, les voitures de la marque Škoda, et en particulier l’Octavia, font partie des voitures les plus vendues en Estonie. L’Estonie est également très friande des bières Tchèques (Budweiser, Pilsner Urquell, Gambrinus, Staropramen) et du verre de Bohême qui se vend très bien dans les pays baltes. On note également une hausse des exports de machines outil de la République Tchèque vers l’Estonie.

D’un point de vue économique, les deux pays comptent parmi les membres récents de l’UE enregistrant les meilleurs résultats, tant au niveau des échanges aussi bien qu’en terme de croissance nationale. Cependant, on note une tendance commune: les entreprises nationales restent favorisées, ce qui laisse penser que le communisme, bien qu’un vague souvenir pour certains, reste bel et bien présent dans les politiques commerciales tchèques et estoniennes.

Anaïs P.

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