qualité allemandeLes machines outil de marque allemande sont réputées dans le monde entier, comme nous l’avons déja mentionné dans un article précédent. Cependant, et ce malgré la crise, le secteur défie toutes les conjonctures et se porte mieux que jamais, car sujet à de nombreuses innovations soutenues par les départements de recherche des plus grandes universités allemandes. Retour sur un secteur loin de s’essoufler et préoccupations des industriels pour l’année 2014.

Des ouvriers qualifiés

Ce n’est pas un hasard si l’Allemagne jouit d’une renommée mondiale en terme de production de machines industrielles, et pour cause: le secteur de la construction de machine reste le secteur industriel employant le plus de personnes de l’autre côté du Rhin. En 2013, l’Allemagne a exporté pour plus de 9.5 milliards d’euros de machines outils à travers le monde, même si on note un boom des exportations vers la Chine et l’Asie du Sud-Est. Rien qu’en Rhénanie du Nord Westphalie, dans la région de la Ruhr, on comptait en 2013 185 sites de productions ayant produit des machines outil pour une valeur de 2.95 milliards d’euros. Cependant, l’essor du secteur de la machine outil n’a été rendu possible que grâce à un certain nombre d’initiatives, qu’elles soient publiques ou privées.

En effet, d’un point de vue de l’éducation, l’Allemagne mise énormément sur la formation de ses ingénieurs et techniciens, et propose de nouvelles formations spécialisées afin de préparer la prochaine génération à l’automatisation systématique des machines. Par exemple, de grandes entreprises comme Siemens et Knuth proposent aujourd’hui des formations en interne visant à former les jeunes ingénieurs et techniciens aux nouvelles machines outil équipées du CNC (Computer Numerical Command), et leur permet de se préparer à l’arrivée de l’Industrie 4.0.

Réduire la consommation d’énergie

D’autre part, les universités et instituts travaillent eux aussi en étroite collaboration avec les entreprises de construction de machines outil, machines outilcomme par exemple l’Institut de Management de la Production et Technologie des Machines outils (PTW) de Darmstadt, qui travaille actuellement sur un projet visant à cibler et améliorer les composants consommant le plus d’énergie, par exemple les systèmes de refroidissement. Ce projet s’inscrit dans l’initiative gouvernementale Energieeffizienz visant une réduction de la consommation d’énergie, initiative prise très aux sérieux par les industriels allemands qui ont également bien compris les enjeux financiers impliqués.

De même, de nouvelles solutions sont explorées, comme par exemple pour les machines travaillant le métal sur un point fixe, mais applicant une combinaison de différents degrés de pression, qui verront bientôt leurs moteurs être remplacés par de nouveaux (IE3 et IE4) qui permettront d’optimiser les flux de pression. Pour les machines travaillant sur des points différents (ayant pour composants des pompes hydrauliques, compresseurs ou encore des refroidisseurs) se verront être équipés de nouveaux leviers de manoeuvre afin mieux contrôler la fréquence des tours effectués grâce à un nouveau mécanisme de commande.

En effet, la consommation d’énergie est un réel problème qui ne se laisse pas ignorer, car comme le laissait sous entendre Reinhold Festge, directeur de la VDMA (fédération des machines outil allemandes), l’électricité étant moins chère aux Etats-Unis, beaucoup d’industriels pourraient se laisser tenter par un délocalisation de leurs entreprises, chose à éviter absolument si l’Allemagne souhaite garder sa suprématie dans le secteur.

Anais P.

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