semi-conducteurs EuropeIl y’a quelques temps, la Commission Européenne décidait d’affirmer son positionnement sur le marché des semi-conducteurs. Pourtant aujourd’hui la profession s’indigne de voir que l’Europe ne fait rien pour soutenir le secteur et cède même des projets à l’Asie ou aux Etats-Unis. Cependant, peut-on affirmer que l’Europe ne soutient pas le marché des semi-conducteurs ?

Des ambitions un peu trop floues?

Nous le mentionnions il y’a quelques mois sur notre blog, la Commission Européenne avait pour projet d’appuyer et soutenir le marché des semi-conducteurs (voir l’article “L’industrie des semi-conducteurs: un nouveau défi pour l’Europe”) pour ainsi renforcer la compétitivité des entreprises européennes. Le projet était donc de multiplier la production de semi-conducteurs en Europe d’ici à 2020. Cependant, la profession s’indigne accusant l’Europe de ne rien faire pour soutenir le marché. En effet, des pays comme Singapour, le Japon, la Chine ou encore les Etats-Unis ne se privent pas d’attirer les investisseurs étrangers pour implanter des usines de semi-conducteurs sur leur territoire. La conséquence est donc que l’Europe voit passer des projets d’implantation d’usines filer au profit de ces pays bien plus attractifs. On peut citer par exemple l’américain GlobalFoundries qui souhaitant l’implantation d’une seconde usine a fait jouer la concurrence entre l’Allemagne et les Etats-Unis. Les subventions accordées par la Commission Europèenne plafonnait à 13% quand l’état de New-York autorisait des subventions à  hauteur de 25%. C’est donc tout naturellement que GlobalFoundries a choisi New York. Cet exemple illustre très bien les occasions manquées de l’Europe pour soutenir le marché des semi-conducteurs.  La présence d’un géant, leader dans l’industrie des semi-conducteurs aurait notamment permis à l’Europe la création de milliers d’emplois directs.

Un potentiel  présent mais qui reste à exploiter

A l’heure actuelle il existe quatre usines de semi-conducteurs en Europe: STMicroelectronics à Crolles (France), Infinieon et GlobalFoundries à Dresden (Allemagne) et enfin Intel à Dublin (Irlande). Ces usines font partie des leaders du secteur et sont parmi les plus avancées, elles permettent la production de puces sur des tranches (“wafers”) de 300 mm. Les prochaines usines quant à elles se Commission Européenne projet électroniqueconcentreront sur des tranches de 450 mm et pourraient coûter une somme allant de 6 à 10 milliards de dollars. Seuls Intel et Globalfoundries sont capables d’investir une telle somme. Il faut donc encourager via des subventions ces entreprises à implanter ces nouvelles usines sur le continent européen. Les conséquences ne pourraient être que bénéfiques pour l’Europe: avoir une base de production avancée permettant le maintien de la compétitivité des équipementiers et fournisseurs.

Pourtant, cela semble désormais compromis puisque Intel s’est vu offrir une aide d’un milliard de dollars par l’Etat d’Israel afin de construire cette usine sur leur territoire. L’entreprise a depuis déposé son projet d’investissement auprés des autorités israéliennes.

L’appui et le soutien de l’Europe pour relancer l’industrie électronique et plus particulièrement le marché des semi-conducteurs a donc du mal à se faire ressentir. La politique européenne restrictive quant aux subventions financières à accorder au secteur empêche de nombreux projets, qui sont finalement attribués aux Etats-Unis ou à la Chine. Il semblerait donc que le renfort du leadership d’une industrie phare européenne se fasse encore attendre…

Estelle L.

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