La Grèce a occupé au cours de ces trois dernières années une place de choix au sein de l’actualité économique européenne. Durement frappé par la crise, le pays a vu son industrie disparaître au profit du secteur tertiaire. Peut-on cependant dire que tous les secteurs se sont effondrés?

Contexte industriel : vie et mort de l’industrie grecque

Grèce industrie agroalimentaireLes problèmes dont souffre l’économie grècque sont bien connus du grand public: entre déficit publique mais aussi extérieur et un taux de chômage plus qu’effrayant, autant dire que la situation n’est pas au beau fixe. C’est pour cette raison que l’industrie a lentement disparu: faute de financements, il a été impossible pour les entreprises grecques de maintenir la cadence face à ses compétiteurs qui eux ont misé sur les pôles d’excellence et de développement afin de se concentrer sur la R&D et l’innovation. Affaiblie, l’industrie n’a donc pas su résister aux pressions financières extérieures et a considérablement perdu en compétitivité. A l’industrie se sont alors substitués les services, qui représentent à eux seuls près de 80% du PIB alors que l’industrie ne participe qu’à 16% de la création de capital. De ce fait, la plupart des biens sont aujourd’hui importés, ce qui explique le déséquilibre croissant de la balance commerciale. Certains accusent l’euro et d’autres la corruption au sein même des institutions helléniques. On peut cependant faire le constat suivant : la Grèce est malgré tout resté un pays très conservateur mais aussi très agricole, et n’a donc pas su faire face aux responsabilités que peut impliquer une entrée dans L’UE, qui a accentué les dysfonctionnements de son économie.

Des opportunités à exploiter: l’exemple de l’industrie agroalimentaire

La question se posant est la suivante: n’y a-t-il plus aucun espoir pour aucun des secteurs industriels grecs ou peut-on imaginer des economie Grèce industrie agroalimentairesurvivants? L’exemple de la branche agroalimentaire permet d’y voir plus clair dans la conjoncture industrielle actuelle. Suite à l’entrée dans l’UE, les habitudes de consommation des grecs ont elles aussi subi des mutations. Si le repas cuisiné en famille reste toujours d’actualité, aujourd’hui on constate une ouverture du marché des plats préparés et des surgelés, qui permet à la population aujourd’hui plus active de se nourrir plus rapidement. Il existe donc des possibilités d’implantation sur le sol grec, puisqu’en paralèlle un intérêt croissant pour le marché bio se fait également sentir. De par la proximité géographique comme économique avec la Serbie, qui va de plus en plus dans le sens de la production biologique, la tendance pourrait être suivie par la Grèce, qui dispose d’un climat plus que favorable à la culture des terres. Et pour cause, un regain de vitalité de ce secteur serait un atout majeur pour l’industrie agroalimentaire, puisqu’aujourd’hui la plupart des légumes sont importés, ce qui représente des coûts supplémentaires dont le pays pourrait se passer. Cependant, l’implantation sur le marché grec reste encore compliqué sur le plan financier.

L’industrie n’est donc pas encore arrivée à un point mort puisque des opportunités se présentent dans la branche agroalimentaire. Il sera donc nécessaire pour la Grèce de favoriser à nouveau la création de pôles industriels dans des régions stratégiques comme celle d’Athènes ou encore de Thessalonique, où un tiers de la population réside.

 Anais P.

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