crise ukraineLa crise en Ukraine est maintenant depuis des semaines un sujet d’actualité qui ne s’épuise pas et que l’on retrouve dans tous les médias. Cependant, si les manifestations à Kiev ainsi que l’annexion de la Crimée remettent en question les relations politiques à entretenir avec l’Ukraine, les récents évènements posent également des questions vis à vis des échanges et flux de biens. En effet, l’Ukraine est un partenaire économique important pour un grand nombre de pays membres de l’Union européenne, et ses relations avec la Russie affectent tous les domaines, et notamment celui de la métallurgie et de la construction de machines.

Vue d’ensemble sur les relations économiques avec l’extérieur

L’Ukraine et la Russie ont toujours su garder une relation très étroite et ce depuis la proclamation de l’indépendance de l’Ukraine en 1991. La Russie étant le principal partenaire économique de l’Ukraine et lui apportant son soutien financier afin de faire face à la crise, les frictions actuelles entre les deux pays effraient leurs partenaires économiques respectifs (et bien souvent partagés), qui d’une part sont tiraillés quant à la position à prendre sur le plan politique, et qui d’autre part ne savent comment gérer le conflit tout en préservant les relations économiques déja établies. Administrativement parlant, suite à l’annexion de la Crimée ce vendredi 21/03, se pose également la question des lois et normes à respecter, qui suivront probablement le modèle russe et impliqueront donc certains changements en interne. Parmi les partenaires privilégiés de l’Ukraine on compte la Serbie et l’Allemagne, qui s’inquiètent de l’avenir de leurs usines. En effet, en Serbie on retrouve énormément d’usines énergétiques russes, tandis qu’un grand nombre de grandes entreprises allemandes comme par exemple le groupe BASF, et comme 400 autres entreprises allemandes, possède une filiale sur le territoire ukrainien. La compagnie a d’ailleurs fermé ses bureaux suite aux récents évènements, et demandé à ses employés de travailler chez eux. De ce fait, le climat actuel n’est pas forcément favorable à bon déroulement des opérations au sein des manufactures et usines étrangères, qui voient déja leur productivité chuter et par conséquent envisagent de quitter le pays.

Machines allemandes et politique ne font pas bon ménage

Parmi les industries les plus performantes en Ukraine, on retrouve celles du travail de l’acier et de la construction de machines, qui ont été implantées par  la Russie à l’époque où l’Ukraine était encore une état satellite sous le joug de l’Union Soviétique. La chute de la productivité des usines implantées en Ukraine, et notamment celles qui sont spécialisées dans la métallurgie, s’explique de ce fait par le recul de la acier Allemagnedemande d’acier. En effet, chaque année l’Ukraine produit  6.4 millions de tonnes d’acier, une production qui selon les analystes devrait être divisée par deux d’ici l’année prochaine, les acheteurs se sentant freinés par l’insucérité politique planant sur le pays. De ce fait, si les entreprises pouvaient se fournir sur place en matières premières, ce n’est aujourd’hui plus le cas, ce qui prive l’Ukraine d’un de ses atouts majeurs. D’autre part, du côté allemand on a peur des sanctions que la Russie pourrait mettre en place si jamais l’Allemagne prenait position contre le pays. Et pour cause : les usines étant bien souvent alimentées en gaz de schiste, gaz que les allemands achètent aux russes depuis des décennies, un embargo serait plutôt mal venu. Ceci ajouté au fait que la Russie est le 4ème plus gros importateur de machines allemandes, autant dire que le climat est plutôt tendu du côté des industriels.  Les sanctions attendues pourraient également affecter l’export vers l’Ukraine en termes de machines, exports s’élevant à 80 millions d’euros de machines et dont une grosse partie sont  des machines outils, puisque l’industrie lourde et l’acier sont les point forts de l’Ukraine.

De ce fait, des constructeurs comme DMG Mori se retrouvent dans une impasse: en effet, la fameuse marque de machine outil fait actuellement construire une fabrique en Ukraine qui devrait voir le jour seulement en 2015… Le constructeur, tout comme la crise, n’auraient pas pu avoir un plus mauvais timing.

Anais P.

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