Les palêts bretons, les crêpes, les beignets, le cidre, les caramels, les fruits de mer frais: non ce n’est pas une légende, la BretagneBretagne est bien la première région agroalimentaire de France, et on sait pourquoi! Pourtant elle a l’air d’être dans une phase plutôt critique en ce moment, et pour cause, de grandes entreprises bretonnes sont devenues des symboles de la crise dans cette région.

La puissance des industries agroalimentaires et agricoles bretonnes

Grâce à son passé agricole dans un premier temps et grâce au développement du secteur agroalimentaire, la Bretagne occupe aujourd’hui une place importante dans l’industrie agroalimentaire au niveau national. Ce qui a permis à la région de se démarquer par rapport aux autres régions françaises est la présence de grands groupes qui se sont notamment spécialisés au niveau industriel (voir carte ci-dessous). En effet outre la production artisanale, la Bretagne compte selon l’INSEE plus de 900 grands établissements, groupes ou PME dans ce secteur, employant environ 60 000 salariés (en 2010) et représentant 15% des emplois hexagonaux.

Aujourd’hui la Bretagne génère 20 milliards de chiffre d’affaires dans 6 secteurs d’activité: l’industrie de la viande, les produits laitiers, les fruits et légumes, la boulangerie/patisserie et le poisson. Autant dire que l’industrie est diversifiée. Un secteur qui a fait de la Bretagne le leader dans le secteur agroalimentaire est la production et la transformation de viandes: elle représente à elle seule près de la moitié des exportations nationales dans l’industrie de la viande, et réalise au niveau national, la moitié de la production. Retrouvez les cartes détaillés du secteur agrolimentaire de la région Bretagne ici.entreprises-agroalimentaires-bretagne

Vers une crise des grands groupes spécialisés dans la viande?

Gad-abattoirEt pourtant, l’industrie agroalimentaire bretonne ne va pas bien, et plus particulièrement l’industrie de la viande: les établissements célèbres, comme les abattoirs Gad ou les volaillers Doux sont en crise. L’entreprise Gad par exemple, originairement petite entreprise familiale qui a grandit, se doit de licencier plus de 900 salariés. Le volailler Doux quant à lui doit faire face à moins de subventions européennes, notamment pour l’exportation de poulets surgelés, ce qui met en péril 90% de l’activité de l’entreprise. Ce ne sont que des exemples, les cas sont nombreux en Bretagne, et mettent en péril tout l’avenir de l’industrie agroalimentaire bretonne.

Les causes de cette situation sont nombreuses: l’Europe s’est ouverte, et la concurrence est donc plus accrue dans ce secteur: un des concurrents principaux de la Bretagne est l’Allemagne qui a developpé et modernisé très vite cette industrie en employant des salariés à bas coût d’Europe de l’Est, le coût des matières premières augmentent, l’Europe aide de moins en moins les entreprises bretonnes. Ce ne sont que quelques causes qui illustrent les raisons de l’effondrement de ce secteur, qui représentait une forte valeur ajoutée dans la région il y a encore peu.

La Bretagne souhaite toutefois se battre contre la crise et met en place de nombreuses réformes pour résister face à un marché aussi concurrentiel. En effet la région a décidé d’investir notamment dans le marketing, la sécurité alimentaire, la R&D, l’énergie, la logistique ou encore l’innovation. Le Conseil régional, des pôles de compétitivité, des centres techniques se mobilisent pour mieux vendre les produits bretons et aider surtout l’emploi dans cette filière. Il faudra également que l’Europe offre à nouveau des subventions aux entreprises pour les aider non seulement à se développer, mais surtout dans un premier temps, à résister.

Héloïse V.

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