bioplastiques énergies renouvelablesDans un monde allant graduellement vers la désindustrialisation, une question se pose de plus en plus et préoccupe toujours plus les industriels. Epuisement des ressources, coûts de production, innovation… Mais qu’en est-il de l’environnement et des énergies renouvelables, de la sauvegarde de la planète et du recyclage? L’industrie plastique se pose donc la question suivante: faut-il se consacrer exclusivement à la production de bioplastiques?

Pourquoi faut-il se mettre au vert?

Il s’agit bien d’une prise de conscience: dans une société où on trouve tous types de produits à usage unique et où tout est prêt à être jeté, inutile de préciser que les tonnes de déchets produites par an et par personne atteignent des chiffres records. Rien qu’en Europe, ce sont 27 milliards de tonnes de déchets qui sont produites par an et on estime que 90% de ces déchets pourraient avoir une seconde vie. Et cela, c’est sans évoquer les déchets produits par l’industrie, qui participent grandement à la pollution de la planète. De ce fait, les industriels se posent également la question de comment réutiliser leurs déchets, voire changer leurs modes de production. Le débat environnemental prend de plus en place dans les esprits et intègre cette grande question: et si sauvegarder la planète commençait par changer ce qui existe déja?

Bioplastiques: une alternative au plastique traditionnel?

polymères biodégradablesL’industrie plastique en est donc arrivé à un tournant décisif: les plastiques consommant 10% du pétrole mondial, il est temps de trouver une alternative afin de mener à bien cette transition énergétique qui ne peut être évitée. Pour ce faire, l’idée est la suivante: produire des plastiques biodégradables. Connus sous les noms “bioplastiques”, “plastiques agrosourcés” ou encore “agroplastiques”, ces termes désignent tous des matériaux de deux types: d’une part des plastiques produits à partir de ressources renouvelables et naturelles, et d’autre part des plastiques biodégradables, mais toujours issus de réactions pétrochimiques. Ces matériaux pourrait alors permettre de par exemple réutiliser des résidus générés par les entreprises agroalimentaires: on pense notamment à Heinz qui souhaiterait proposer des contenant produits à base de fibres de tomates afin de proposer un emballage respectueux de l’environnement et réduire les coûts, en hydrocarbures. de même pour le constructeur automobile Ford, qui utilise déja une mousse à base de soja pour rembourrer les sièges de ses voitures, ainsi que de smatériaux composites à base de noix de coco et de riz. L’enjeu est donc double, mais tout le monde y est gagnant.

Greenwashing

Cependant, l’utilisation de ces bioplastiques pourrait rester secondaire: leurs propriétés environnementales ne sont pas totalement démontrées, et leur production nécessite l’adaptation des équipements industriels à ce nouveau type de plastique. Economiquement parlant, l’investissement qui en découle effraie certains industriels, déja bien occupés à se plaindre de l’interdiction des sacs plastiques qui a été annoncée dans plusieurs pays européens. La fabrication de ces bioplastiques posent également d’autres problèmes: elle met en concurrence l’industrie plastique avec l’industrie agroalimentaire vis à vis des différentes ressources utilisées (patate douce, canne à sucre, blé), et n’est également pas adaptée au recyclage du PET (polyéthylène téréphtalate). On accuse donc les pro-bioplastiques de faire du greenwashing. Cependant, peut-on éviter cette transition? La réponse est non: partout en Europe, les entreprises se mettent au vert et l’industrie plastique ne devrait donc pas faire exception.

Anais P.

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