serbie - agroalimentaireLorsque l’on parle de pays en développement, on ne pense pas forcément à un pays comme la Serbie. Pourtant, le pays reçoit depuis la chute de la Yougoslavie en 2003 un certain nombre d’aides financières provenant majoritairement de l’Allemagne et s’élevant aujourd’hui à 1.22 milliards d’euros. Cependant, ces aides ne sont pas sans être intéressées, puisque le pays possède de grandes ressources en termes de denrées alimentaires.

L’agroalimentaire: un secteur fort de l’industrie serbe

La Serbie, pays candidat à l’adhésion à l’Union Européenne, se prépare lentement à passer le pas. Bien plus qu’une homogénisation de sa politique, il s’agit également d’une adaptation au marché européen, dont le pays ignore les régulations depuis toujours, bien que le pays comptabilise la grande majorité de ses échanges avec des membres de l’UE. Parmi ses meilleurs partenaires, l’Allemagne arrive en première place avec 11% des échanges et de ce fait se trouve tout particulièrement concernée par le développement du pays. Ce n’est donc pas sans intérêt que l’Allemagne apporte son soutien financier à la Serbie, car le pays y voit un grand potentiel en ce qui concerne le secteur de l’agroalimentaire.

En effet, la branche agroalimentaire se trouve être très performante en Serbie puisqu’un tiers des habitants travaille dans l’agriculture. Le pays bénéficiant d’un climat conciliant et d’un sol de qualité, les possibilités sont donc infinies. La branche représente déja à elle toute seule 10% du produit intérieur brut, cependant, le développement de ce secteur se heurte à des problèmes d’infrastructures, qui manquent de modernité et ne permettent pas d’augmentation de la productivité. C’est ici que l’Allemagne vient jouer un rôle, car le marché du bio étant sur le sol allemand en plein essor depuis quelques années, la Serbie est donc le parfait candidat pour un développement allant dans le sens d’une agriculture biologique.

Un pays en fermage

La mise en place d’une agriculture plus écologique est une aubaine pour l’Alllemagne, mais ne se trouve pas être aisée pour autant.  En effet, moins d’1% des aliments serbes sont produits biologiquement, et aucun label ni système de reconnaissance des produits bio n’existait avant des investissements soient faits dans le secteur. Depuis peu, un plan de développement est mené par la GIZ, biologie serbiel’organisme allemand pour la coopération internationale (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) afin de mettre en place de nouvelles parcelles cultivées selon les critères de l’industrie bio. De même, six centres de contrôle de qualité ont été mis en place afin que les aliments produits respectent les conditions du marché européen, qui jusque là avait été totalement ignoré par les agriculteurs serbes. Des initiatives régionales on également fait face, comme par exemple la mise en place de parcelles sur le territoire Serbe (dans la région de la Voïvodine) pour la production de paprika, dont les investissements à hauteur de 100.000 euros proviennent directement de la région Souabe, région faisant partie de l’état fédéral allemand du Baden-Würtemberg.

Suite à ces nouvelles mesures, la Serbie est en phase de devenir un pays des plus compétitifs en matière de production d’aliments biologiques. Cependant, il faudra encore que le pays modernise ses infrastructures afin que le secteur agroalimentaire se détache de l’influence allemande, qui utilise la Serbie comme un “Schrebergarten” (petits jardins en périphérie que les allemands louent à l’année afin de cultiver leurs propres légumes) afin de produire à moindre coûts des produits qui seront alors commercialisés pour le double, voire le triple du prix de production.

Anais P.

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