Depuis la chute de la Yougoslavie, l’industrie serbe se porte mal. Et pour cause: les gouvernements se succédant et le manque de prises de mesures radicales pour redresser l’économie du pays ont plongé la Serbie dans un état de stagnation économique. Cependant, des initiatives viennent récemment d’être prises  pour remédier au problème principal du pays qui réside dans le manque de modernisation de son industrie.

Quand la crise s’abat sur l´ex-Yougoslavie

L’économie serbe reposait jusqu’a la chute de la Yougoslavie sur son agriculture très fructueuse dans les régions de la Voïvodine et de la Morava. Cependant, si autrefois on se fournissait directement chez le producteur du coin,  avec l’arrivée des supermarchés dans le pays en 2002, cette agriculture et un potentiel développement du secteur agro-alimentaire a été entravé au profit des distributeurs étrangers. Un autre domaine ayant longtemps rapporté a la Serbie est l’industrie métallurgique, car le territoire serbe regorge de gisements métallifères. Mais, la crise ayant  violemment frappé le pays, beaucoup d’usines ont fermé leurs portes et la mauvaise qualité des équipements et infrastructures du pays n’ont pas séduit les investisseurs étrangers qui auraient pu potentiellement permettre à l’activité de perdurer. C’est donc dans une conjoncture très défavorable que le gouvernement a mis au point deux stratégies pour réindustrialiser le pays.

industrie outsourcing ou l’externalisation

Lorsque l´on a pas d´argent, le plus simple reste encore de solliciter l’aide d’investisseurs étrangers, et dans le grand jeu de la mondialisation, il est aujourd’hui plus simple pour les économies en bonne santé de faire sous traiter une partie leurs activités dans des pays tels que la Serbie. La Serbie a donc pour but en 2014 de privilégier un secteur jeune mais en pleine expansion:  le secteur des technologies d´information. En effet, chaque année le nombre d’entreprises spécialisées dans le domaine de l’IT augmente de 20% car le gouvernement fournit des subventions aux investisseurs voulant investir dans ce domaine.  Par ailleurs, l’IT présente des avantages irréfutables. Non seulement la Serbie est apte a fournir de la main d’oeuvre qualifiée et surtout polyglotte,  conséquence directe de l’héritage culturel  Yougoslave, mais  ce domaine d’activité ne requiert pas non plus de gros investissements initiaux.  Ce qui est tout a l’avantage de ceux qui souhaiteraient se lancer dans ce domaine qui, avec l’avènement de l’utilisation des nouvelles technologies, présente un potentiel certain.

De nouvelles initiatives

Cependant, reste le problème de l’industrialisation. Le modèle économique précédant ayant eu pour but de contrôler l’inflation et d’encourager la consommation n’ayant pas été fructueux, la Serbie souhaite aujourd’hui se réindustrialiser et prévoit une stratégie économique s’étalant sur une quinzaine d´années. Il s’agit toujours d’attirer le plus d’investisseurs étrangers possible afin de créer un fond de base pour la réindustrialisation, mais cette fois ci c’est le secteur de l´industrie qui se doit d´être privilégié. Certains ont déja lancé le processus comme par exemple la compagnie coréenne Yura qui a ouvert a Nis une filiale produisant des composants électriques destinés a l´industrie automobile. La Serbie prend donc la voie de l´externalisation et souhaite privilégier des domaines d´activité qui sur le long terme pourraient permettre a son industrie de se développer sur le marché mondial. Cependant, il est important de ne pas se transformer en société de prestation de services , afin de pouvoir être économiquement indépendant et se donner le plus d’armes possible pour faire face à la crise.

Anaïs P.

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