Le marché des machines d’occasion est en plein boom et se pavane volontiers sur le sol allemand à l’occasion de l’USETEC, la plus grosse foire mondiale dédiées aux équipements d’occasion prenant place chaque année à Cologne. A l’occasion de l’édition 2014, un pays s’est démarqué des autres tant au niveau des exposants qu’au niveau de ses visiteurs. En effet, la Turquie semble être le prochain pays à surveiller, car il gagne du terrain, mais aussi, beaucoup de clients.

Un marché à prendre

La Turquie est un pays qui non seulement démontre d’un taux d’inflation stable depuis déja 10 ans, mais qui est également en phase de reconversion économique, modèle qui du point de vue de l’industrie présente pour l’instant une stabilité et un professionnalisme à toute épreuve. Malgré les fluctuations économique bouleversant l’Europe, la Turquie tient bon et n’hésite pas à lancer des programmes de promotion destinés à l’industrie, dont 18 points de concentration ont été annoncés. En tant que vendeurs de machines d’occasion, la Turquie représente donc une opportunité incontestable puisque la demande de matériels d’occasion ne cesse de grimper. Les entreprises turques ont d’ailleurs affiché une croissance d’entre 5% et 10% en 2013. Pas de surprise donc, puisque la branche des machines industrielles connaît une croissance stable de 20% depuis 10 ans. La pays, bien que lui même producteur de machines, importe plus qu’il ne construit avec un budget de 24.5 milliards de dollars pour 2013. De ce fait, la Turquie compte désormais parmi les meilleurs partenaires de l’Allemagne en termes d’échange de machines. Les deux pays ayant déja des liens historiques et sociologiques très forts, le chemin de cette coopération était déja tout tracé, notamment suite au brassage des cultures qui s’est fait suite à l’appel lancé à la Turquie de la part de l’Allemagne, qui à l’époque ne possédait pas assez de main d’oeuvre qualifiée. Par ailleurs, les concessionnaires et autres revendeurs de machines allemands ont une connaissance approfondie des méthodes commerciales particulières et normes restrictives des turcs, qui sont à connaître afin de mener à bien les transactions.

Conditions particulières à respecter

En effet, il y a quelques éléments à connaître avant de se lancer sur le marché turc des machines d’occasion. Dans un premier temps, il faut savoir que l’UE et la Turquie possèdent un accord douanier commun ayant pris effet en 1996 et qui lui permet d’échanger ses produit avec l’Europe sur un pied d’égalité. Cependant, l’export de machine industrielles d’occasion vers la Turquie est réglementé depuis 2011, ainsi que l’export d’un grand nombre de produits considérés de seconde main. En effet, il existe 3 codes tarifaires douaniers qui impliquent différentes régulations, à savoir: les équipements d’occasion ou ayant été modifiés et destinés aux secteurs maritimes et de l’aviation requièrent par exemple une autorisation du secrétariat d’état ou de la direction générale des imports. Il existe également une liste d’équipements industriels étant autorisés à l’import, qui pour y figurer doivent d’une part être âgés de plus de 10 ans et d’autres parts respecter les conformités requises pour chaque type de produit. Cependant, la coordination avec l’Europe n’ayant pas encore permis au marquage CE d’être recevable par le gouvernement turc, un certificat de conformité sera donc souvent demandé, puisqu’il existe près de 90 normes techniques turques comparables avec les normes internationales en vigueur telles que l’ISO, CEN, ISE, CENELEC, ETSI. Si un manquement à ces conditions était à reporter, des poursuites pourraient être rapidement engagées et la vente par conséquent annulée. Un autre point est la relation avec le client: les commerciaux turcs ne mènent aucune transaction à bien sans avoir été au préalable reçus correctement, ce qui signifie une relation étroite et loyale construite sur le long terme. De ce fait, on a noté que entreprises turques n’avaient donneé suite qu’à seulement 10% des demandes envoyées par des entreprises inconnues. De bons contacts commerciaux sont donc primordiaux afin de faire affaire avec les entreprises turques.

Les échanges de machines d’occasion avec la Turquie devraient donc continuer à se développer, et non pas seulement avec l’Allemagne mais aussi avec tous les pays membres de l’UE, puisqu’un potentiel a clairement été remarqué et présage des relations économiques étroites et pérennes.

Anais P.

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