Transition énergétique allemandeSuite à la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, le gouvernement d’Angela Merkel a changé de position vis à vis du nucléaire, et suite à la mise en place fin 2013 de la grande coalition CU/CSU-SPD, la transition énergétique a été lancée. Quels sont les enjeux économiques pour l’industrie allemande et quelles sont les retombées d’une transition vers une industrie plus verte?

Energiewende: aspects principaux et enjeux

L’industrie allemande est l’industrie la plus performante en Europe, c’est un fait qui n’est plus à prouver. La part de l’industrie en Allemagne était de 22.4% en 2012, et est donc un secteur clé de son économie. Cependant, la mise en place de la transition énergétique, connue sous le terme d’ “Energiewende” annoncée en 2011 et renforcée en 2013, pose un grand nombre de questions, du côté citoyen comme du côté des industriels. Si cette transition provoque des démêlées vis à vis de l’abandon du nucléaire, notamment suite à la décision prise d’abandonner totalement le nucléaire d’ici 2022 au moyen de l’expiration progressive des autorisations de fonctionnement de 8 des 17 centrales nucléaires allemandes, les polémiques vont bon train du côtés des industriels qui se verront devoir payer des taxes dans le cas où leur consommation d’électricité non-renouvelable ne rentrerait pas dans le cadre des objectifs de cette politique de transition, dont les aspects principaux sont:

D’ici 2050:

  • Réduction de 80 à 95% des émissions de gaz à effet de serre

  • Une part de 60% des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie

  • Une augmentation de 50% de l’efficacité énergétique

  • La mise en place d’un programme associé de recherche et de développement

Cependant, ces nouveaux objectifs posent bien des problèmes: si l’installation d’éoliennes et de panneaux solaires s’est démocratisée du côté des ménages allemands, les conditions météorologiques parfois défavorables on entraîné une utilisation grandissante de sources d’énergie dites d’appoint telles que le charbon. Résultat des courses: en 2012, l’Allemagne a émis 2% de plus de CO2. Qu’en est-il de l’industrie, comment concrètement mettre en place une industrie respectueuse de l’environnement sans provoquer une baisse de compétitivité?

La place des énergies renouvelables au sein de l’industrie

Comme l’a évoqué Joachim Gauck, le président féral allemand, “les coûts des impacts et risques environnementaux doivent être mis sur le compte des responsables et non des contribuables, et qu’une production respectueuse de l’écologie doit être rentable pour des entreprises allemagne energieen compétition”. En effet, la transition pose des problèmes de compétitivité entre les entreprises: Les secteurs de la sidérurgie, la chimie, le papier ou encore les cimenteries sont concernées par une baisse de compétitivité suite aux taxes mises en place afin de limiter la consommation d’énergies non renouvelables. Le kilowattheure allemand étant toujours plus taxé et un des plus hauts en Europe (0.27 euros contre 0.17 en France), les coûts de production seront à l’avenir toujours plus élevés, puisque l’augmentation de part de l’électricité renouvelable a fait flamber les prix de l’électricité au cours de ces dernières années en passant en l’espace de dix ans de 6% à 25%.

Un autre problème venant d’outre atlantique pose également des soucis: les Etats Unis possédant le gaz de schiste connu pour être bon marché, ces derniers sont donc dans la possibilité de proposer un environnement moins coûteux aux entreprises, à l’inverse de l’Allemagne qui délocalise de plus en plus sa production.  La question est donc: la transition énergétique pourrait-elle mener à une désindustrialisation progressive? Pour l’instant, seules les PMEs se sont lancées dans ce projet et comptabilisent la moitié des investissements ayant été faits dans le énergies renouvelables.

Encore un phénomène de communauté, la transition effraie et se trouve être considérée comme mal gérée par le gouvernement actuel, bien qu’elle présente bien des aspects positifs. parmi eux on compte par exemple la création d’emplois, une indépendance vis à vis des grands fournisseurs d’énergie tels que la Russie ou les USA, et surtout, une terre plus verte pour les générations futures.

Anais P.

Articles similaires :