e-santéLe secteur de la santé a depuis peu franchi un cap: celui d’intégrer les technologies de la communication et de l’information. Communément appelé le marché de l’e-santé ou encore télésanté, il représente un marché en plein essor et connaît une forte évolution parallélement au fort développement du marché des smartphones et tablettes. Cependant, l’évolution de ce marché reste contrasté.

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), l’e-santé se définit comme suit: “les services du numérique au service du bien-être de la personne”. Elle peut se définir également comme “l’utilisation des outils de production, de transmission, de gestion et de partage d’informations numérisées au bénéfice des pratiques tant médicales que médico-sociales”. De manière générale, les technologies numériques restent sous-utilisées dans ce secteur, pourtant, elles représentent un vrai potentiel pour améliorer l’efficience, la qualité et la sécurité de notre système de santé.

Etat des lieux du secteur en Europe

L’e-santé commence tout juste à décoller en Europe. Selon la Commission Européenne, la santé en ligne prend son essor lentement. Trop lentement selon les autorités européennes qui n’hésitent pas à parler de “retard”.

Afin de faire un bilan sur le secteur de l’e-santé en Europe, la Commission a réalisé deux études permettant de mesurer “l’utilisation des europe télésantéoutils et services numériques dans le secteur de la santé”. En d’autres termes, la Commission a analysé différents sujets tels que les dossiers médicaux électroniques, les services de santé à distance et autres systèmes d’échanges d’informations. Ces travaux ont été réalisés au sein d’établissements hospitaliers dans 30 pays européens (les 27 de l’UE ainsi que la Croatie, la Norvège et l’Islande).

Les pays les “plus actifs dans pratique de la santé en ligne au sein du système hospitalier” sont le Danemark, l’Estonie, la Suède et la Finlande. En termes de numérisations des dossiers médicaux personnels, ce sont les pays-Bas qui se placent en tête de liste avec 83%, suivis du Danemark et du Royaume-Uni avec 80%. Des chiffres contrastés en comparaison à l’échelle européenne puisque seulement 9% des des hopitaux en Europe autorisent leurs patients à consulter leur dossier médical en ligne.

Même constat pour la France

La France accuse du même retard quant à l’utilisation de la santé en ligne. Cependant, on remarque un certain interêt de la part du corps médical puisque 6 médecins sur 10 utilisent les outils de santé en ligne. La France reste tout de même loin derrière ses camarades européens. En effet, à titre d’exemple, 100% des médecins en Estonie utilisent “l’ordonnance électronique”, qualifiée chez nous comme “l’ordonnance de demain”. De façon générale la France se place “juste en dessous” de la moyenne européenne”. Il est donc temps pour le pays de passer à la vitesse supérieure. L’une des principales raison de ce retard est la réticence des médecins. Ces derniers l’explique par l’absence d’incitations financières (79%), le manque de connaissance en informatique (72%), la faible compatibilité des systèmes (73%) et l’absence de cadre réglementaire concernant la confidentialité et le respect de la vie privée dans la communication entre médecin et patient par courrier électronique (71%).

Il reste donc beaucoup de progrés à faire quand à l’utilisation des outils technologiques et numériques dans le domaine de la santé. Pourtant, on remarque des initiatives dans ce sens tels que la création mi-mars d’un fonds d’investissement nommé Extens et dédié à l’e-santé. Il semblerait donc que l’Europe soit dans la bonne voie…

Estelle L.

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