Hongrie agroalimentaireLe secteur de l’agroalimentaire en Hongrie fait l’expérience de résultats très contrastés depuis son entrée dans l’Union Européenne. Cependant, si la Hongrie a longtemps été le grenier de l’Europe, aujourd’hui l’agriculture ainsi que le secteur de l’agroalimentaire ne jouent plus qu’un rôle très mince dans son économie qui est devenue très dépendante du commerce extérieur.

L’adhésion à l’UE, l’avant et l’après

Dans les années 1970-1980, la Hongrie était un pays très concurrentiel en terme de production de produits alimentaires, d’une part grâce à des ressources naturelles privilégiant l’agriculture, et d’autre part grâce à la mise en place d’une politique allant dans le sens de la branche agroalimentaire. La situation financière du pays s’étant dégradée suite à l’échec de l’ouverture de son économie sur l’extérieur, la Hongrie n’avait pas eu d’autre choix que de tout miser sur l’alimentaire, en exportant notamment vers la Russie et autres pays membres du CAEM (Conseil d’Assistance Economique Mutuelle), pays vers lesquels elle exportait  ⅓ de sa production agricole. Suite à ces mesures, ainsi qu’aux normes et règlements mises en place et inhérentes à son entrée dans l’UE, la Hongrie a changé de partenaires économiques au profit de membres de l’UE tels que l’Allemagne (15% des exports du secteur agroalimentaire), la Roumanie (14%) et l’Italie (10%). D’autre part, la Hongrie a du se confronter à ses propres consommateurs devenus de plus en plus difficiles. En effet, les hongrois évitent de se fournir en dehors du cadre des accords commerciaux au sein de l’UE et évitent ainsi tous frais jugés supplémentaires. De même, les OGM sont prohibés et ne trouvent donc pas client sur le territoire hongrois. Aujourd’hui la Hongrie est donc considérée comme une petite économie ouverte, mais qui a de plus en plus de mal à trouver sa place.

Dépendance aux IDE

En effet, suite au retrait d’un grand nombre d’investisseurs étrangers, la Hongrie s’est vue perdre de vitesse et a du se confronter à une baisse de ses exports. N’étant plus indépendant sur un plan économique, le pays a donc dû changer de stratégie.

En effet, depuis la crise de 2008 ayant frappé le pays, la Hongrie dépend énormément de l’extérieur pour se maintenir. Elle importe 25% de agriculture Hongrieses produits alimentaires, une part qui n’arrête pas de croître et arrive à un seuil critique. De ce fait, il alors fallu booster la branche agro qui aujourd’hui affiche à nouveau des chiffres en hausse: les exportations ont augmenté de 9.2% entre 2008 et 2012 et la part de la branche agroalimentaire dans le montant total des exports s’éleve à 9.7% soit 5 922 millions d’euros. Le rôle des investisseurs étrangers n’est pas non plus à proscrire car ces derniers détiennent aujourd’hui plus de 50% de la branche agroalimentaire, et c’est leur départ provoqué par la crise qui a amputé la branche de ses meilleurs atouts. Cependant, la Hongrie a des difficultés à retrouver sa compétitivité des années 70-80 car elle a comme la Pologne effectué une transition économique, qui l’a privée de ses meilleurs partenaires d’autrefois, à savoir la République Tchèque, la Slovaquie et la Pologne.

Toutefois, tout n’est pas perdu:  la Hongrie commence peu à peu à envisager d’autres marchés tels que la Croatie, la Serbie ou encore Chypre. Il faudra donc que la Hongrie rétablisse une balance au sein même de la branche afin de retrouver sa compétitivité perdue, et de nouveaux partenaires pourraient lui être bénéfiques.

 Anais P.

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