modernisation PologneAvec plus de 38 millions d’habitants et une croissance dynamique du PIB, la Pologne a réussit son entrée dans l’Europe sur tous les plans, puisque le marché polonais est devenu un des plus attractifs pour les travailleurs comme les grandes entreprises. Un marché attirant les regards de l’Ouest est le marché de la production textile, qui, encouragée par les habitudes de consommation des polonais en plein développement, est un secteur en plein essor.

Un secteur empreint d’histoire

La production de textiles puise ses origines dans la ville de Łódź qui a accueilli les premières usines textiles début XIXème grâce aux directives du gouvernement autonome de 1815, qui permis la création de capitaux nécessaires au distribution Pologne croissancelancement de cette industrie. Avant la seconde guerre mondiale, le secteur de la production textile était le premier secteur industriel en Pologne et lui avait alors permis de trouver place sur la scène européenne. Aujourd’hui, l’industrie textile est conditionnée par son histoire empreinte des marques laissées par le communisme et la guerre: la production de textile s’inscrit désormais dans le cadre d’une politique économique nationale libérée de la concurrence russe (bien qu’elle aie perdu le marché russe par la même occasion) qui se doit cependant de trouver une balance entre import de matières premières et production (le zloty, monnaie polonaise, est une des monnaies les plus dépréciées d’Europe). Aujourd’hui, la Pologne tient une part de 11% dans la production de textile globale européenne et affiche une croissance constante de 8 à 10% par an. Cette augmentation significative n’est pas dûe au hasard, ce sont les habitudes de consommation des polonais qui ont changé: les polonais ont dépensé en moyenne 600 zlotys en 2010, parfois même plus du côté des jeunes et habitants des grandes villes, ce qui porte ce marché à une valeur de 25 milliards de zlotys (dont 1 à 3 mld zl pour le seul segment du luxe). En effet, le marché des textiles a repris en vigueur depuis 2010 et présente beaucoup de perspectives de développement du marché de l’habillement, comparé à d’autres pays plus avancés économiquement comme la France ou encore l’Italie.

Le secteur de la distribution lorgne sur l’Ouest

Le secteur de la distribution polonaise démontre d’une croissance constante et compte déja plus de 48 000 magasins. Les grandes chaines de l’habillement européennes et américaines y sont largement représentées soit sous forme de franchises, soit sous forme de filiales avec des marques telles que H&M, C&A, Zara, Esprit, Benetton, Guess, ou encore Lee Cooper. Phénomène également notable, toujours plus de marques de luxe viennent s’implanter en Pologne, telles que  Dior, LVMH, ou encore Yves Saint-Laurent. Ce phénomène s’explique par une ouverture de la Pologne aux autres marchés, ce qui a conduit à une mode toute récente des marques étrangères. Cependant, la tendance de ces derniers temps est à la mode made in Poland, à savoir des marques exclusivement polonaises, produites en Pologne, et cherchant à s’exporter sur de nouveaux marchés, et notamment à l’Ouest. Par exemple, la société polonaise Prochnik basée à Łódź et traitant déja la production de vêtements de marques françaises De Fursac, Weil et les magasins Le Printemps, souhaitent désormais créer leurs propres marques afin de s’implanter en Russie, en Ukraine, mais aussi en Grande-Bretagne, en France et en Scandinavie. Même phénomène pour la chaîne polonaise de textile Tatuum s’étant lancée en Allemagne en s’implantant à Berlin et à Leipzig.

Cependant, l’image de la production polonaise reste marquée par son passé et ne fait pas gage de qualité. De ce fait,  les entrepreneurs polonais visent les clusters: la mode pour enfants (entre 2012 et 2013: augmentation de 6,6% de ce segment de l’habillement)  et les équipements de sports (augmentation de 11% du nombre de polonais ayant une activité sportive régulière en l’espace de dix ans). Autre priorité: l’innovation, qui devrait prendre la forme de textiles techniques, initiative ecouragée par le Centre Européen du Textile Innovant (CETI), qui propose d’attirer des investisseurs étrangers, notamment pour la création de nouveaux laboratoires de recherche et développement.

La Pologne est donc sur la bonne voie et se présente comme un marché textile d’ambition, qui ne devrait pas peiner à trouver les investissements nécessaires à la mise en route de projets d’innovation.

 Anais P.

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