sylviculture HongrieC’est un fait: aujourd’hui, l’exploitation forestière signifie également développement durable et protection de l’environnement. Comment concilier l’industrie et la thématique de l’environnement? C’est ce que nous essaierons de déterminer en prenant l’exemple de la Hongrie.

 

 

 

Exploiter ou sauvegarder, telle est la question

La Hongrie est un pays peuplé d’environ 10 millions de personnes et surtout connu pour ses grandes plaines s’étalant à perte de vue. Cependant, si on connaît la Hongrie pour sa nature riche et bien souvent restée à l’état souvage, l’exploitation forestière et le travail du bois reste un secteur important de son économie nemployant 100.000 personnes. Pourtant, la Hongrie n’exploite que 21% de ses surfaces boisées, bien que la sylviculture corresponde au second secteur impliqué dans l’exploitation des terres après l’agriculture. Ce phénomène s’explique notamment par le fait que la Hongrie a très tôt engagé des mesures afin de préserver ses forêts, dont la plus vieille loi a été promulguée en 1879. Cette loi, ainsi que son dernier acte adopté en 1996, oblige les propriétaires à protéger leurs forêts ainsi que pour les producteurs, à fournir un certificat spécifique mentionnant l’origine du bois extrait et transformé. Ces mesures ont des répercussions notables sur l’industrie du bois: elles impliquent une coordination et un travail commun des scientifiques, producteurs et propriétaires assez compliqués à mettre en place. De ce fait, les objectifs à atteindre en termes de production sont difficiles à définir puisqu’ils sont en contradiction avec la politique de sauvegarde menée par le gouvernement hongrois.

Etat du marché et enjeux internationaux

Dans cette optique, un programme de reforestation a été lancé il y  a 25 ans afin de de créer 750.000 nouveaux hectares de forêt. De ce fait, le pays récolte aujourd’hui 7 millions de m3 de bois par an, dont les espèces sont très variées. Cependant, le besoin de bois souple, de cellulose et de papier oblige la Hongrie à importer plus que prévu, balance qui est tout de même maintenue puisque l’export de bois reforestation Hongried’oeuvre et de panneaux permet de compenser. L’intérêt pour la sylviculture se fait, de par l’influence de l’Europe, de plus en plus sentir de la part des producteurs hongrois qui voient dans la scierie un grand potentiel, puisque de pays comme l’Autriche, l’Italie et les pays scandinaves sont des acheteurs conséquents. Par conséquent, la mise en place pour le bois exporté d’un certificat de qualité et d’origine valable à l’international en accord avec une régulation internationale pour le développement durable reste un des sujet faisant débat en Hongrie. En effet, les conséquences seraient nombreuses: des effets substantiels sur les producteurs et les marchés ainsi qu’une perte de la suprématie des producteurs ainsi que des propriétaires nationaux pourraient impliquer des mutations inattendues de l’industrie du bois.

La thématique environnementale reste donc au coeur des débats, que ce soit en Suède, en Hongrie ou ailleurs, puisqu’elle se combine difficilement avec une économie captaliste libérale où la compétitivité et la productivité restent les objectifs principaux de l’industrie.

Anais P.

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